CONFERENCE

La conscience est-elle un approfondissement et un enrichissement de nos activités ou au contraire, ce qui en affaiblit l’efficacité et en menace l’intégrité?

Résolument, Plotin opte pour la seconde option. L’être qui agit ou pense doit être tout à ce qu’il fait, dans une attention simple et absorbée dans son acte.

« La conscience paraît affaiblir les actes qu’elle accompagne. Tout seuls, ces actes ont plus de pureté, de force, de vie. Oui, dans l’état de non consciente , les êtres parvenus à la sagesse ont une vie plus intense » (Plotin, I, 4, 10).

Pour les esprits modernes, la conscience, le retour réflexif sur ses propres actes semble en approfondir la valeur et en garantir la portée spirituelle. Tout à rebours, Plotin soutient que le dédoublement de la conscience réflexive affaiblit les actes qu’il accompagne: je lirai avec d’autant plus d’attention que je suis tout à mon activité, sans me dédoubler pour en prendre conscience.

A l’horizon de cette idée, Plotin donne à l’âme pour tâche de se simplifier progressivement, jusqu’à atteindre la pure simplicité de l’Un, premier dieu, dont l’existence se situe au-delà de toute conscience et de toute connaissance de soi.